Accueil > Foire aux questions > Mais c’est du troc ?Pas du tout. Dans le...

Mais c’est du troc ?Pas du tout. Dans le...

mercredi 18 août 2004

Mais c’est du troc ?

Pas du tout. Dans le troc, deux personnes échangent au même moment deux choses qui ont à peu près la même valeur. Dans le SEL, l’unité d’échange permet de transférer, à différentes personnes et différents moments, des services, des savoirs ou des biens qui ont des valeurs différentes.


Qui fixe la valeur ?

Le SEL de Paris, comme les autres SEL, recommande une valeur de 1 piaf par minute de travail (ou 60 piafs de l’heure). Mais, en fin de compte, le montant d’une transaction est toujours fixé de gré à gré entre deux adhérents.


Ce n’est pas grave d’avoir un compte SEL en négatif ?

Pas du tout. Comme dans la plupart des SEL, chacun commence avec un compte à zéro. Si j’ai versé 800 piafs pour la guitare de David, son compte devient positif mais le mien, négatif, remontera au fur et à mesure que j’écoulerai mes confitures de banane à 15 piafs le pot. Ainsi, dans un SEL, il y a nécessairement des adhérents qui ont un compte négatif, et d’autres un compte positif. C’est normal et indispensable. Ainsi, la somme des montants de tous les comptes est égale à zéro.


On peut rester dans le négatif indéfiniment ?

Si un adhérent atteint cette limite, on lui rappelle les règles. Néanmoins, il peut arriver que l’on dépasse ces limites temporairement. Quoi qu’il en soit, les adhérents ne doivent pas quitter le SEL avec un compte négatif.


Durant quelle période coure mon adhésion ?

En fait, au SEL de Paris, on distingue :

- les READHESIONS qui sont valables jusqu’au 31 décembre et ce, quelle que soit la date de réadhésion. C’est la raison pour laquelle, nous vous conseillons toujours de penser à vous réinscrire le plus tôt possible (à partir de novembre pour l’année suivante est l’idéal) afin de profiter pleinement de l’année entière.

- les NOUVELLES ADHESIONS dont la période coure de la date de l’inscription jusqu’au 31 décembre et dont le montant est variable (prorata du temps restant) excepté pour les adhésions faites à partir du 1er octobre pour lesquelles elles seront valables jusqu’à la fin de l’année suivante.


Qu’est-ce qui m’empêche de partir avec un compte négatif ?

Un débit constitue un engagement à rendre au groupe des biens, des services, ou des savoirs. Or, dans le SEL, entre les personnes qui se rencontrent et font connaissance naît la confiance en même temps que l’engagement moral. En pratique, ça suffit pour que ce genre de comportement irresponsable soit très rare.


Quelle garantie a-t-on sur la qualité des biens ou des services proposés ?

Aucune. C’est aux adhérents de discuter, pour savoir si l’un a le niveau de qualification que souhaite l’autre ou ce qui se passe si l’objet tombe en panne le lendemain, afin de se mettre d’accord avant l’échange. Pas de solution toute faite, ça passe par la discussion et la confiance. En cas de problème, le C.A. (Conseil d’Animation) du SEL peut proposer un médiateur.


Les piafs et les euros, c’est pareil ?

Non ! car, pour dépenser des euros, il faut d’abord en posséder. Alors qu’avec un compte à zéro je peux échanger tout de suite.

Non ! parce que les piafs ne sont pas convertibles en euros, ni les euros en piafs.

Non ! car il s’agit d’une monnaie locale et associative sans utilisation en dehors des SEL.

Non ! car cette monnaie locale n’est pas capitalisable (on ne peut pas l’amasser), surtout que ça ne sert à rien de l’amasser, puisqu’elle est aussi non spéculative, ne produisant pas d’intérêts.


Mais c’est du travail au noir ?

Non, il s’agit d’une entraide entre adhérents, pour des coups de main « ponctuels, non répétitifs et de courte durée ».

En revanche un professionnel doit déclarer en euros son revenu en piafs, et payer la TVA.

Par exemple, si je suis garagiste, je peux aider quelqu’un à repeindre sa cuisine sans rien déclarer, mais si je répare sa voiture, je dois le déclarer.

La pratique montre qu’énormément d’échan­ges qui n’auraient pas pu voir le jour dans le cadre classique du marché se font au sein des SEL. D’ailleurs, même si Marie demande à Bernard de l’aider à retapisser son appartement parce que ses fins de mois sont difficiles, c’est un autre artisan ou commerçant qui bénéficiera de l’argent économisé par Marie.

Plus il y a de convivialité et de rencontres, plus il y a d’échanges, plus se créent des liens de proximité, entraînant de nouveaux échanges.

De plus, les adhérents d’un SEL continuent, dans leur vie quotidienne, à gagner et dépenser de l’argent, à payer des impôts directs et indirects : le SEL n’est qu’un à-côté de l’économie actuelle.


Mais moi je n’ai rien à proposer !

C’est ce que dit tout le monde ! Ce que vous pouvez proposer ne vous paraît pas intéressant, s’il n’est pas compté comme travail salarié en euros. Mais le système actuel est un système basé sur la compétition et l’exclusion.

Pourtant chacun possède une richesse à donner aux autres : faire de la pâtisserie, du bricolage, proposer les noix de son jardin, raconter des histoires aux enfants, écouter celui qui a un gros coup de cafard. Tout le monde, enfants, retraités, chômeurs, a quelque chose à proposer. Il suffit d’être à l’écoute de ses différences.

C’est fou ce qu’on peut découvrir alors comme nouveaux échanges.


Et s’il m’arrive de perdre mes documents et de ne plus savoir comment vous retrouver ??

Nous vous conseillons dès votre inscription de noter le numéro de téléphone de notre répondeur informatif, qui le cas échéant, vous sera bien utile pour savoir où et comment nous (re)contacter : 07 68 92 97 28 et si vous avez accès à internet, il vous suffit de taper "SEL DE PARIS" dans un moteur de recherche (comme www.google.fr par exemple)


Parmi tous les SEL à Paris et en Ile-De-France, lequel puis-je choisir ?

Vous avez l’entière liberté de choisir le SEL où vous souhaitez vous inscrire. Certains adhérents choisissent de s’inscrire à plusieurs SEL pour la diversité que cela représente, d’autres préférant les "gros" SEL où le nombre d’adhérent est important quitte à s’éloigner de leur lieu d’habitation. Il existe maintenant plusieurs SEL à Paris, il est vrai que choisir le SEL le plus proche de chez soi est le plus pratique, mais le choix final vous revient. Il vous sera toujours possible d’en changer lorsque votre adhésion prendra fin (ou même avant), si vous estimez que votre choix premier n’était pas assez satisfaisant pour vous. Pour la liste des SEL : www.selidaire.org , rubrique "Annuaire des SEL".


Dans mes échanges, dois-je privilégier un adhérent dont le compte est très positif ? Est-ce à dire qu’un adhérent dont le solde est très positif est plus digne de confiance qu’un autre dont le solde est nul, voire négatif ??

Absolument pas !!! Les comptes en piafs (unités de compte locales) ne peuvent et ne doivent pas être assimilés à des comptes bancaires en euros !! Ces deux types de comptes n’ont absolument rien de comparable. Il est important de tenir un compte équilibré. Qu’est-ce que cela veut dire ? Un compte équilibré n’est certainement pas un compte fortement créditeur, ni d’ailleurs un compte fortement débiteur. Un adhérent montrant un compte équilibré signifie que cet adhérent ne privilégie pas les offres ou les demandes, mais il offre et demande de manière équitable. Ainsi les adhérents dont le solde s’approche de 0 (l’équilibre) sont ceux qu’il faudrait privilégier. D’ailleurs, la charte du SEL précise bien que la fourchette acceptable d’un compte doit se situer entre -3000 et +3000 piafs. Si votre compte est compris dans cette fourchette, alors on considère que votre compte est équilibré. Si vous êtes au-dessus de +3000, cela signifie que vous ne demandez pas assez. S’il est en dessous de -3000, c’est que vous n’offrez pas assez.